Comprendre le comportement naturel du cheval
Un catalogue des comportements naturels de l'espèce équine
L'éthogramme est un catalogue de comportements qui se base principalement sur l'observation. Il est propre à chaque espèce. Toute cette phase d'observation permet de définir la journée type d'un équidé et donc d'établir ses besoins qu'il convient de respecter au quotidien.
Toutes les informations suivantes sont données pour un équidé domestiqué et vivant au pré.
Le cheval a besoin de :
Tous les groupes de chevaux sont soumis à une hiérarchie relativement stable. Elle permet d'éviter que les problèmes d'accès aux ressources ne se terminent par un conflit, et facilite la cohabitation.
Dans un groupe de races diverses, les équidés de petit gabarit ou les femelles peuvent tout à fait se situer tout en haut de la hiérarchie. Cela est lié au fait qu'outre les caractéristiques physiques, les facteurs psychologiques comme la prédisposition au combat, le tempérament, la réactivité et la confiance en soi jouent également un rôle déterminant.
Les équidés occupant un rang élevé bénéficient de certains privilèges mais doivent garantir la sécurité et la protection des chevaux de rang inférieur.
Un cheval qui veut se montrer menaçant adopte une mimique particulière : il couche ses oreilles, contracte ses naseaux et tire la commissure de ses lèvres vers l'arrière et le bas.
Les conflits sans contact corporel comme secouer la tête, les menaces de ruades ou les menaces de morsure sont les moins dangereux. En revanche, les morsures et les coups avec contact corporel comportent plus de risques de blessures.
Les chevaux disposent de plusieurs postures de soumission et d'apaisement qui permettent d'enrayer les conflits sans avoir à subir un combat. Visuellement, les postures de soumission sont souvent à l'opposé des postures de menace.
Le cheval tente de se faire tout petit, baisse ou détourne la tête, rentre la queue et l'arrière-main. La queue plaquée entre les postérieurs est également un signe de peur.
En cas de menace, un cheval va manifester sa reconnaissance de la supériorité de son congénère par une réaction d'évitement, c'est à dire un retrait, un éloignement ou une fuite rapide.
La communication visuelle tient un rôle essentiel dans les rapports sociaux chez les chevaux. Celle-ci est très riche et se compose de nombreuses postures, "mimiques" et "parades".
Le langage corporel des chevaux est très subtil. La posture du cheval est essentielle à prendre en compte et chaque partie du corps y joue un rôle : les naseaux, les oreilles, le port de tête, la position de l'encolure, la queue, les membres…
Le passage d'une posture à une autre est progressif : le cheval enchaîne une série de postures qui annonce les suivantes.
Source : IFCE
Auteurs : Léa LANSADE (Ingénieur de recherche en éthologie - INRAE-IFCE),
Marianne VIDAMENT (Docteur vétérinaire - ingénieur de développement IFCE),
Hélène ROCHE (Ethologue - Ethologie du cheval),
Claire NEVEUX (Ingénieure de recherche en bien-être équin - Ethonova)
Les équidés sont herbivores et se nourrissent principalement de graminées et d'herbacées. Ils savent distinguer précisément chaque plante, ont des préférences et en délaissent certaines.
Les chevaux en pâture broutent environ 15 à 18 heures par jour. La durée de la prise alimentaire dépend principalement de l'offre alimentaire et des conditions météorologiques.
Les chevaux mangent aussi bien le jour que la nuit. Les principaux repas qui durent plusieurs heures se déroulent le plus souvent à l'aube ou à la tombée de la nuit.
L'eau joue un rôle important dans le fonctionnement de l'appareil digestif et du métabolisme ainsi que la thermorégulation. Lorsqu'ils ont de l'eau à disposition en permanence, les chevaux boivent fréquemment et en petites quantités tout au long de la journée et de la nuit.
Les chevaux adultes consacrent 7 à 9 heures par jour à dormir. Comme chez tous les animaux de fuite, le sommeil du cheval est polyphasique, ce qui signifie qu'il décompose son temps de repos en plusieurs petites phases courtes réparties sur toute la journée.
Les chevaux ne s'allongent que lorsqu'ils sont très familiarisés avec leur environnement. Ils privilégient souvent les endroits offrant une vue bien dégagée et permettant de bien capter les odeurs.
Les chevaux ne s'allongent jamais tous en même temps, certains somnolent debout auprès de leurs compagnons étendus, et se tiennent prêt à réagir à tout moment.
Les chevaux se déplacent essentiellement au pas, ils marchent quasiment dans les pas des uns et des autres. Ces déplacements en file indienne assurent la sécurité du groupe.
Tous les animaux sont en contact visuel, auditif et olfactif. De plus, les tracés dessinés par leurs allées et venues représentent le plus souvent un zigzag, ce qui améliore le contact visuel entre les membres.
Bien que la défécation et la miction soient d'abord des choses naturelles, elles jouent également un rôle essentiel dans la communication.
Les chevaux défèquent 8 à 12 fois par jour, à intervalles réguliers. Lorsqu'un cheval défèque, les autres l'imitent souvent. Les chevaux urinent toutes les 4h en moyenne.
Les chevaux déposent généralement leurs excréments à des endroits bien spécifiques. On sait aujourd'hui que les matières fécales et l'urine contiennent des phéromones qui donnent des informations sur la condition physique de l'individu qui les a déposés.
Le fait de pouvoir se livrer librement à ces comportements contribue de manière significative au bien-être des animaux.
On distingue le toilettage individuel et le toilettage social. Ce dernier a une fonction de communication tandis que le premier est un comportement de confort que chaque animal exécute pour son propre compte.
Les roulades ont vraisemblablement une fonction de communication et on observe souvent plusieurs membres du groupe se rouler les uns après les autres ou en même temps au même endroit.
Le toilettage mutuel sert à renforcer les liens et a une fonction apaisante car il fait baisser la fréquence cardiaque.
Le jeu est une activité purely gratuite qui a pour but le plaisir qu'elle procure. Cela contribue également à la santé physique et psychologique.
Les jeux entre congénères se caractérisent par la recherche d'un partenaire social, suivie d'une invitation à jouer. Pour ce faire, les chevaux poussent, pincent, mordillent, agitent leur tête et encerclent leur partenaire en sautant de manière exagérée.
Ils affichent également leurs intentions en soulevant leur queue le plus haut possible. Tous les chevaux comprennent ce signal visuel, auquel vont répondre tous les animaux d'humeur joyeuse se trouvant dans les environs.
Ressources supplémentaires sur l'éthologie équine